Geneviève Petit, Fondatrice de Petit Web

[VIDÉO] TÊTE-À-TÊTE #13 | Un mardi matin autour d’un café, nous avons rencontré Genevieve Petit, fondatrice de Petit Web. Dans cette interview, on parle de tout : de l’ambition de Petit Web à l’avenir de la newsletter en passant par quelques coups de gueule bien sentis à l’égard des GAFA. En bref, ça déménage dans cet épisode ! Retrouvez le Tête-à-Tête ici ?

L’entretien ci-dessous

Bonjour, je suis Geneviève Petit et je dirige Petit Web.

Petit Web : salade de poulpe digital ?

Alors la salade de poulpe digital c’est notre sélection. On fait beaucoup de curation dans un univers où il y a énormément d’informations de partout. Petit Web c’est ce poulpe qui représente l’internet, avec des tentacules partout et quand on l’approche il jette de l’encre et nous on essaye d’y voir un peu plus clair et surtout de donner notre point de vue.

Que souhaitez-vous apporter à vos lecteurs ?

On a 42 000 lecteurs qui nous ouvrent à peu près à 40% chaque semaine. En fait ce qu’ils attendent de nous c’est justement… ils aiment bien quand on s’énerve, mais on ne peut pas s’énerver toutes les semaines. Et aussi, ils aiment bien quand on leur explique les choses donc on essaye de se battre contre le jargon.

Quelle est l’ambition pour Petit Web ?

L’ambition pour Petit Web a un petit peu évolué. Au départ, on voulait rester petit, et puis là on pense qu’il y a une carte à jouer notamment dans la formation digitale pour tout le monde. Donc je pense que vous en entendrez parler l’année prochaine.

Pourquoi la newsletter ?

Alors la newsletter il y a un truc qui est formidable, c’est que c’est un lien à la patte des gens. Aujourd’hui, les gens n’ont plus de temps. Ils n’ont plus aucune attention et donc quand ils acceptent de vous recevoir, finalement on leur parle à chacun d’entre eux. Moi ma vision, c’est que la newsletter c’est un peu parler à l’oreille des chevaux, c’est-à-dire à la fois avoir un média et aussi l’incarner, avoir un vrai point de vue. C’est comme ça qu’on arrive à tisser du lien. C’est pour ça qu’on se sent, par exemple, des affinités avec TTSO (Time to Sign Off), parce que dans le domaine de l’information générale, ils font un petit peu la même chose que nous.

L’avenir de la newsletter ?

L’avenir de la newsletter est lié à l’avenir des plateformes de mails. Est-ce qu’on va tous atterrir dans les spams des plateformes ? Parce qu’on ne maîtrise rien, on n’est pas sur notre terrain, on est sur le terrain des plateformes. Est-ce quand on dira trop de mal des GAFA, on va atterrir dans la poubelle ? Tout ça ce sont des questions qu’on se pose de temps en temps.

L’entreprise digitale qui vous inspire ?

Il y a une forme de désenchantement du numérique aujourd’hui pour des gens qui y sont depuis longtemps, où l’on pensait que l’internet participait à partager la connaissance et où l’on se rend compte qu’il participe à répandre des mensonges et à attaquer la démocratie. Donc, les gens qui nous inspirent là-dedans, fatalement ça va être Wikipédia, qui est quand même un bon rempart contre tout ça.

Les médias ont-ils un rôle à jouer ?

Je pense qu’il faut que les médias retrouvent leur autorité et arrivent enfin à faire payer leurs valeurs parce qu’aujourd’hui ce sont eux qui sont les garants de la démocratie et ce sont eux qui sont les victimes des plateformes. Il faut trouver une voie de sortie et pour ça il faut beaucoup d’imagination.

Une personnalité que vous aimeriez rencontrer ?

Sheryl Sandberg ! J’aurais deux mots à lui dire sur la manière dont elle manie des grands principes et dont elle ne les applique pas chez elle.

Un livre à recommander ?

Le livre d’Edward Snowden. C’est quelqu’un qui a donné sa vie pour nous et qui est privé de ses droits d’auteurs par les Etats-Unis. C’est un livre formidable, extrêmement clair et très perturbant.

Depuis quand faites-vous des selfies ?

Depuis que je dirige Petit Web je fais des selfies toutes les semaines pour mes éditos. En général, non coiffée, non maquillée. C’est une manière de dire qu’on peut être une femme dans le digital sans être déguisée en Barbie dès qu’on apparaît dans un média.

Avez-vous une philosophie à partager ?

Travailler sérieusement, cultiver l’humour et rendre hommage aux punks du digital !